Chapitres

AtWork N’djamena Chapitre 22

Chapitres

AtWork N’djamena Chapitre 22

N'Djamenna, Tchad
20-24 février

Partenaires:

Institut Français du Tchad, Knock On Art

Thème:

What Comes First?

Conductor:

Simon Njami, Moïse Touré

« Au cours de cet atelier d’une semaine, nous avons découvert la créativité en nous et notre potentiel, tous partagés au sein du groupe »

Issaka Moussa Bachar, déclaration éditoriale d’AtWork Catalogue

AtWork N’Djamena Chapter 22 a été mis en œuvre par la Fondation Moleskine en partenariat avec Knock On Art et l’Institut Français du Tchad. Il s’agissait de la quatrième et dernière étape de la tournée AtWork « What Comes First ? », qui s’est également déroulée à Milan, Paris et Johannesburg. 

Simon Njami commente le sujet : 

Il existe un débat permanent entre Jean-Paul Sartre et Albert Camus sur les choix et la responsabilité. Lorsqu’on lui demande quel choix il ferait entre sa mère et son pays, Camus répond sans hésiter : ma mère.

Bien sûr, Sartre, qui plaçait l’idée et la cause au-dessus de tout, n’était pas d’accord. Nous sommes quotidiennement confrontés à des choix cruciaux qui nous obligent à prendre position ou à agir. La manière dont nous décidons ce qui est prioritaire n’est jamais aussi fixe que pour Sartre et Camus. Il arrive que nous fassions des choix différents et que nous choisissions des priorités différentes, en fonction de la situation. Mais la réalité est qu’il s’agit d’une question à laquelle nous ne pourrons jamais répondre de manière pleinement satisfaisante. C’est comme essayer de répondre à la question impossible : qu’est-ce qui est venu en premier, entre l’œuf et la poule ? Aristote a tenté d’apporter une solution : « le domaine du devenir s’oppose à celui de l’essence parce que ce qui est postérieur dans l’ordre des générations est, par nature, antérieur, et que ce qui est premier par nature est dernier dans l’ordre des générations ».

Entre-temps, le Coronavirus a surgi et a changé les priorités, obligeant certains d’entre nous à vivre dans une urgence qui a assombri notre vision de l’avenir et occulté toute réflexion routinière. Il est urgent pour nous tous de retrouver cette capacité à penser en dehors des contingences exceptionnelles.

Mais nous sommes tous libres de ne pas être d’accord.

 

L’atelier 

L’atelier a eu lieu à N’Djamena, au Tchad, du 20 au 24 février 2023, et a été dirigé par Moïse Touré et Simon Njami à la Villa Cocac. 22 jeunes esprits créatifs issus de différents milieux, notamment des architectes, des musiciens, des stylistes, des entrepreneurs, des acteurs et bien d’autres, ont été encouragés à libérer leur potentiel créatif par le biais de la pensée critique, en développant leur conscience de soi et leur confiance en soi, et en stimulant leur attitude de créateur de changement. Le résultat créatif de ces réflexions a été exprimé dans un cahier produit par chaque participant.

“Cet atelier nous a permis de libérer notre potentiel créatif par la pensée critique en développant notre conscience de soi et notre confiance”

Issaka Moussa Bachar, déclaration éditoriale d’AtWork Catalog

Les leaders

leaders_simonnjami

Simon Njami is a Paris-based independent curator, lecturer, writer, and art critic. Njami was the co-founder and editor-in-chief of “Revue Noire a journal of contemporary African and extra-occidental art. He has served as artistic director of the Bamako photography biennale for ten years. He co-curated the first African pavilion at the 52nd Venice Biennale in 2007 and curated the first African Art Fair, held in Johannesburg in 2008. He has served for ten years (2000/2010) as a cultural advisor for the AFAA the cultural branch of the French Ministry of Foreign Affairs (today Institut Français) in their cultural cooperation policy. He was a member of numerous art and photography juries (10 years at Worldpress). Njami has curated numerous exhibitions of contemporary art and photography, including Africa Remix (2004-2007) and The Divine Comedy (Frankfurt, Savanna, Washington DC, 2014/15) African Metropolis (MAXXI, Rome, 2018), and two Editions of the Dak’Art Biennale (2016/2018). He was a member of the scientific boards of numerous museums and a Visiting Professor at UCSD (University of San Diego California). He has directed the Pan African master classes in photography (2008/2019), a project that he conceived with the Goethe Institut and he is the advisor of the AtWork educational format that he co-created with Moleskine Foundation in 2012 and continues to conduct until the present moment. He is also currently setting up the permanent collection of contemporary art for the Memorial Acte Museum in Guadeloupe.

Njami has published seven books, including essays and novels.

Independent and creative, Moïse Touré created the company Les Inachevés in Grenoble. He continues his career in France and abroad. He participated in the implementation, at the Théâtre National de l’Odéon, of the project of Georges Lavaudant with whom he continues an artistic collaboration. He was an associate artist at the Scène Nationale de Guadeloupe, where he laid the foundations for a traveling dramatic repertoire in the Creole language. He was also an associate artist at Bonlieu Scène Nationale d’Annecy, where he implemented “Art and population” projects.
Traveler, he multiplies artistic collaborations. He sets a common thread: to link the very forms of his work to circumstances and local reactions. It stops in Morocco, Japan, Niger, Bolivia, Mali, Brazil, Senegal, Portugal, and Greece. By bringing in his luggage texts by Marguerite Duras, Jean-Paul Sartre, Bernard-Marie Koltès, Jean-Marie Gustave Le Clézio, and Jean Racine he works a lot as a screenwriter. He was a member of the national mission “Cultural action for republican integration” and in this context, he created and performed on national territory and internationally Claude-Henri Buffard’s play La Minute de Silence. He created and broadcast from 2006 to 2008 in France and Africa 2147, Africa with choreographies by Jean-Claude Gallotta and Seydou Boro, and original music by Rokia Traoré. He takes up the subject of this show 10 years later the creation of 2147, what if Africa were to disappear? In 2011, a new perspective opened up for Moïse Touré’s artistic adventure with the creation of the Academy of Shared Artistic Knowledge and Practices (intergenerational) with the first founding act, the implementation of the Trilogy project for a dialogue of the continents: Europe (France) / Africa (Burkina Faso) / Asia (Vietnam) – Duras, our contemporary through the writings of the author. In 2020, he questions the notion of hospitality with the founding act of the creation of La nuit sera calme, with texts by Jacques Derrida and Anne Dufourmantelle as starting materials. This theme will guide the work of the company Les Inachevés until 2023.

 

L’expérience

Nous étions présents pour la deuxième fois à N’Djamena. Nous avions tenté une première fois d’accueillir l’atelier en octobre dernier, mais nous avions dû le reporter en raison des troubles civils dus aux tensions politiques dans le pays. Les participants ont commencé l’atelier avec un esprit et un cœur ouverts, prêts à creuser en profondeur pour comprendre « ce qui vient en premier » pour eux en tant qu’animaux sociaux. Au début, il était surprenant de constater cette ouverture d’esprit compte tenu du contexte culturel dans lequel nous nous trouvions.

Cependant, nous avons rapidement compris à travers notre discussion que les agents de jeunesse du Tchad sont composés d’individus dévoués au bien-être de leurs communautés et au progrès de leur pays dans son ensemble. Nous avons eu l’occasion de bénéficier d’un atelier réussi grâce à leurs valeurs en tant qu’individus et à leurs attitudes axées sur la communauté. 

Outre l’atelier, ces participants ont pu assister à d’autres expériences culturelles et en bénéficier, comme la conférence de presse de Simon Njami à l’Institut français, au cours de laquelle il a donné un aperçu personnel de son interprétation du thème de l’atelier.

« Au commencement était le mot, après le mot la conception de l’univers avec tout ce qui va avec, l’arc-en-ciel, les rochers, le vent, le soleil, la lumière et ainsi de suite« 

 Ahmat Aboulaye Malick, déclaration du commissaire d’exposition du catalogue AtWork.

 

L’exposition

Les carnets Moleskine créés par les participants pendant l’atelier ont été exposés à la Villa Cocac. L’exposition a été organisée par les participants à l’atelier sous la supervision de Simon Njami et Moise Touré. Elle a été inaugurée le 27 février et se poursuivra jusqu’en fin mars. Un catalogue spécial présentant l’interprétation du thème « Qu’est-ce qui vient en premier ? » et les carnets de notes de tous les participants ont été produits par les participants eux-mêmes en 48 heures.

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