Artistes

Siemon Allen

Artistes

Siemon Allen

« In Exile. A selection of recordings by South African artists in exile from 1959 to 1990 ».

A travers une série de projets hétérogènes, j’ai exploré ces dix dernières années l’idée d’une histoire de l’Afrique du Sud au-delà de ses frontières géographiques. La thèse à la base de ma recherche est que les individus (comme les objets d’art) s’éloignent de leur pays pour une série de raisons variables et complexes, et poursuivent leur existence dans un espace externe. Ces individus (et les histoires qu’ils incarnent) restent souvent inconnus en Afrique du Sud ou sont oubliés. Mon objectif est de retrouver et de recueillir ces histoires, en les restituant en quelque sorte à un public contemporain. A bien des égards, mon carnet Moleskine fait partie de ce projet en offrant un tour d’horizon de la musique sud-africaine des artistes en exil. La musique de l’exil embrasse une période de trois décennies, allant de 1959 à 1990, correspondant aux années de l’apartheid. Dans mon carnet, j’ai disposé en ordre chronologique une sélection d’étiquettes de disques gravés par des artistes sud-africains en exil au cours de cette période.

Outre le carnet, deux CD contiennent également une sélection de morceaux musicaux. Ce travail de recherche ne prétend pas être exhaustif ou encore moins représentatif de tous les artistes sud-africains en exil ou de leurs meilleures œuvres. Il s’agit plutôt d’un recueil de mes morceaux préférés, ceux auxquels je suis le plus lié. Des œuvres qui, selon moi, appréhendent certains des moments des plus noirs, mais aussi des plus extatiques, de l’exil. L’aliénation, l’isolement d’une expérience à l’étranger émerge dans nombre de ces morceaux, en particulier dans les solos. Il s’agit de fragments d’une mémoire culturelle où les phrasés et la ré-évocation des sonorités majuba des années 50 nous ramènent instantanément à un lieu d’origine désormais lointain. Ces parties cèdent souvent le pas à une expression de joie extatique, qui apparait comme une invitation à résister aux moments de découragement.

Des informations complémentaires sur la musique présentée dans le carnet et les CD sont disponibles sur Electric Jive:
http://electricjive.blogspot.com/2012/03/in-exile-volume-12.html.
Pour des informations ultérieures sur la musique sud-africaine, vous pouvez visiter le site: www.flatinternational.org.

Siemon Allen

(Durban, 1970, Afrique du Sud) Vit et travaille aux Etats-Unis

L’intérêt de l’artiste sud-africain Siemon Allen se focalise sur le thème de l’identité sud-africaine et de sa représentation à travers la récolte, la mise en scène et l’exposition d’objets de portée historique.
L’artiste a été l’un des fondateurs de la galerie FLAT, un projet artistique né à Durban, en Afrique du Sud, entre 1993 et 1995, deux années capitales sur le plan politique. En 1997, à l’occasion de la deuxième Biennale de Johannesburg, Allen a ensuite réalisé à la South Africain National Gallery une vaste installation architectonique constituée d’un tressage de bandes de cassettes vidéo. Les œuvres de Siemon ont été exposées maintes fois aux Etats-Unis et en Afrique du Sud. Parmi ses expositions les plus importantes, Stamps, présentée à la Renaissance Society de Chicago, la galerie Artists Space de New York et le Corcoran Museum of Arts de Washington ; Newspapers (The American Effect), présentée au Whitney Museum de New York; A Fiction of Authenticity, au Contemporary Art Museum de St. Louis. En 2009, des versions ultérieurement enrichies de Stamps, Newspapers et Records ont été exposées lors de l’exposition personnelle de l’artiste intitulée Imaging South Africa, à la Durban Art Gallery et à la Bank Gallery, en Afrique du Sud. Quant au collage Land of Black Gold, inspiré au personnage de Tintin, il fait partie de l’exposition collective Found in Translation, au Deutsche Guggenheim de Berlin. Siemon Allen est professeur externe au Département de Sculpture et Médias de la Virginia Commonwealth University de Richmond, en Virginie.

« Mon travail est le fruit d’une série d’activités hétérogènes, cependant liées entre elles » affirme Siemon Allen. « Je collectionne des œuvres d’art, les organise et les mets en scène. J’enregistre des sons provenant de sources diverses et les organise pour réaliser des œuvres sonores, les intégrant à l’intérieur de sculptures et d’installations. Je construis des panneaux de grandes dimensions en tressant des pellicules de films ou des bandes de cassettes vidéo, pour réaliser une œuvre à mi-chemin entre la peinture et l’architecture. Je créé et produis des livres d’art en édition limitée. Le fil rouge qui lie ces différents volets apparemment si éloignés les uns des autres est le besoin de concilier mon intérêt pour la politique avec le langage de l’esthétique. Je cherche à approcher chaque projet avec l’attitude détachée du chercheur. J’essaie que la critique sociale, qui nait inévitablement de mon œuvre, agisse de manière subtile, mettant en évidence la contradiction et la complexité de l’identité sud-africaine. Paradoxalement, la plupart de mon travail nait de mon séjour aux Etats-Unis, où j’ai pu observer et reconstruire l’image de l’Afrique du Sud à travers des objets d’art historiques (des timbres), des mass médias (des journaux) et des stimulations sonores (recueil de sons). D’une certaine manière, mon œuvre exprime le détachement de l’individu de ses propres origines et consiste, en réalité, en une exploration des concepts d’identité et une représentation à travers la dislocation ».

http://www.siemonallen.org/

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