Artistes

Angelo Sarletti

Artistes

Angelo Sarletti

S.t., 2013

En mars 2008, le taux de l’or est arrivé pour la première fois à dépasser les 1000$ l’once. La courbe ascendante menant à ce record historique a débuté dès août 2007, alors que le système financier global commençait à céder à cause de l’emballement des prix de l’immobilier et des emprunts « subprime » qui en découlaient. Ceci semble clairement confirmer que l’or est resté une valeur refuge par excellence, même si ce positionnement dans le système économique est la conséquence de sa séparation de la valeur des monnaies depuis 1971. De fait, pour créer les gigantesques capitaux dont les infos sur la crise nous parlent, il n’était pas possible de rester ancrés aux possessions en or détenues par les différents états. En 2001, il a été calculé que la quantité d’or en circulation était de 140.000 tonnes ce qui, si l’on considère le taux record, correspond à une valeur d’environ 5 trillions de dollars. Il était donc impensable d’utiliser un parachute microscopique pour freiner une montagne qui s’écroulait. C’est pourquoi a eu lieu une paradoxale métamorphose de ce métal, de valeur de bien refuge, en bien qui se réfugie parmi les valeurs. Comme si tout l’or du monde était devenu un gigantesque joyau ornant la richesse globale. Un Cadeau. C’est ainsi que j’ai voulu le répertorier dans mon œuvre, en l’interprétant comme un symbole de richesse plus que comme une valeur ; j’ai ainsi utilisé les pages du carnet Moleskine comme un journal intime, pour raconter le parcours de l’or au cours de l’année la plus noire de la crise.

Angelo Sarletti

(Reggio Calabria, 1979) Vit et travaille à Milan, Italie

Les œuvres d’Angelo Sarleti (vidéos, photographies, projets graphiques) concentrent leur attention sur le rapport perceptif entre le sujet et la réalité, sur la manière dont les formes du regard s’inscrivent à l’intérieur de l’espace social et finissent par établir la différence culturelle ou l’idée de l’Altérité. Tandis que ses premières vidéos offraient une réflexion sur la surveillance et le voyeurisme, les œuvres plus récentes de Sarleti se posent en intermédiaire de sens entre la statistique, l’infographie, les archives et le geste de peindre. Dans un paysage, un peintre a besoin de connaître ce qu’il voit, et cette attitude n’a pas varié au fil des siècles : que le paysage informatif soit botanique ou statistique, que la scène soit chevaleresque ou infographique, la tâche de l’artiste est restée identique : connaître ce qu’il représente. Parmi les projets plus récents et significatifs de Sarleti, notons les expositions personnelles MAMMONA (2012), Billionaires (2009) et Not here (2006), réalisées à la galerie ARTRA de Milan. En 2011 l’artiste a en outre créé et retraité les infographies de l’annuaire scientifique de l’IRCCS Fondazione Don Gnocchi, Milan.

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