Chapitres

AtWork Johannesburg Chapitre 21

Chapitres

AtWork Johannesburg Chapitre 21

Johannesburg, Afrique du Sud
26-30 Août 2022

Partenaires:

Constitution Hill, Smithsonian National Museum of African Art

Thème:

Qu'est-ce qui vient en premier?

Conductor:

Simon Njami

« Nous avons été obligés de remettre en question toutes les choses que nous pensions savoir et de regarder la réalité à travers le prisme de la fiction »

Lungile Hlatshwayo, Kwanele Godfrey Ngwenya, et Mthabisi Sithole, communication de la rédaction du catalogue Atwork.

AtWork Johannesburg Chapitre 21 a été mis en place par Moleskine Foundation en partenariat avec Constitution Hill et le Smithsonian National Museum of African Art. Le workshop s’est déroulé dans la salle de conférence sur les droits de l’homme de Old Fort à Constitution Hill, un musée vivant qui raconte l’histoire du cheminement de l’Afrique du Sud vers la démocratie. C’était la troisième étape de la tournée 2022 « What comes first ? et le tout premier événement AtWork à Johannesburg.

Simon Njami à propos du thème :

Dans un débat en cours entre Jean-Paul Sartre et Albert Camus sur les choix et les responsabilités, lorsqu’on lui a demandé́ quel serait son choix entre sa mère et son pays, Camus a répondu sans hésitation, ma mère. Il est évident que Sartre, qui a placé l’idée et la cause avant tout, n’était pas d’accord. Nous sommes chaque jour confrontés à des choix critiques qui nous obligent à prendre position ou à agir. La façon dont nous décidons de ce qui vient en premier n’est jamais fixe, comme pour Sartre et Camus. Il y a des moments où nous pouvons faire des choix différents et choisir des priorités différentes, selon la situation. Mais la réalité est que c’est une question à laquelle nous ne pourrons jamais répondre de manière totalement satisfaisante. C’est comme d’essayer de répondre à la question impossible: qui est arrivé́ en premier, l’œuf ou la poule? Aristote a tenté de s’aventurer vers une solution : « le domaine du devenir s’oppose à celui de l’essence, car ce qui est postérieur dans l’ordre générationnel est, par nature, antérieur et ce qui vient en premier de la nature est dernier dans l’ordre générationnel».

Entre temps, le Corona virus a surgi et changé les priorités, contraignant certains et certaines d’entre nous à vivre dans une urgence qui a assombri les projections et a occulté toute réflexion dégagée du quotidien. Il est urgent pour nous tous de retrouver cette capacité à penser en dehors de contingences exceptionnelles.

Mais on est libre d’être en désaccord.

Le workshop

workshop s’est tenu à Constitution Hill du 26 au 30 août 2022 et a été dirigé par Simon Njami, conseiller d’AtWork. Sous sa direction, 24 jeunes et prometteurs Sud-Africains se sont réunis pour déterminer ce qui, pour eux et pour elles, est le plus important .

Durant toute la semaine, ces esprits créatifs – cinéastes, photographes, écrivains, peintres, danseurs et bien d’autres ont eu l’occasion de débattre, de critiquer et d’échanger des points de vue. Le caractère commun de leurs récits les a contraint.e.s à creuser davantage pour mieux cerner leur individualité. Ce qui a débuté comme une perspective de réflexion collective plus large s’est progressivement transformé en une introspection individuelle plus profonde pour faire face aux questions qui se posent de manière authentique.

Ces réflexions se sont transformées en résultats créatifs transférés dans un cahier remis à chaque participant, voulant établir désormais « ce qui vient en premier » pour chacun d’entre eux et chacune d’entre elles en tant qu’animal social.

« Nous avons traversé le temps, les lieux et les idées pour chercher les réponses à ces questions. C’était un mouvement d’apprentissage-désapprentissage et d’écoute, de transparence, de solitude, de honte, d’amour, de folie, de silence, de danse, de rire, de repos, de transformation, de réconciliation et de conflit »

Lungile Hlatshwayo, Kwanele Godfrey Ngwenya, et Mthabisi Sithole, communication de la rédaction du catalogue Atwork.

Le leader

Simon Njami est commissaire indépendant, conférencier, critique d’art et écrivain. Il est le co-fondateur et le rédacteur en chef de “Revue Noire”. Il a été le directeur artistique de la Biennale de la photographie de Bamako depuis l’an 2000 à 2010 et le co-commissaire du premier pavillon africain à la 52ème Biennale de Venise en 2007. Njami a curaté de nombreuses expositions d’art africain et de photographie, y compris Africa Remix (2004-2007) et la première foire d’art africain à Johannesburg en 2008. Sa nouvelle exposition, La Divine Comédie, a commencé un tour mondial en 2014 depuis le MMK, Musée d’Art Moderne de Francfort, pour continuer au SCAD Museum of Art de Savannah et au Smithsonian Museum of African Art de Washington DC. Njami est directeur des masterclasses panafricains de photographie, projet en partenariat avec le Goethe Institute. Il est aussi directeur artistique de la Fondation Donwahi en Côte d’Ivoire et le conseiller pour la collection Sindika Dokolo à Luanda, Angola ; enfin, il est le secrétaire du jury spécial du prix World Press Photo. Directeur artistique de la première Off Biennale au Caire, en 2015 et pour les éditions 2016 et 2018 de Dak’Art au Sénégal.

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L’expérience

Les participant.e.s ont commencé par se présenter les un.e.s aux autres et ont été immédiatement mis.e.s au défi de creuser davantage afin de communiquer les aspects qui définissent leur sens de l’identité et qui ne sont pas faciles au début. Au fur et à mesure la conversation est passée d’un ton introspectif à un ton qui s’épanche vers l’extérieur. Leurs réponses à la question « Qu’est-ce qui vient en premier ? » sont devenues plus transparentes et de plus en plus ciblées au fil des discussions, des échanges et des réflexions collectives et individuelles.

Ils et elles ont vécu d’intenses moments de questionnement où ils et elles ont partagé leur art, leurs traumatismes et leurs plus grandes aspirations. À la fin, le groupe a eu l’occasion de présenter les carnets à ses pairs dans un cadre intime avant l’événement plus ample. Vu que le workshop s’est déroulé dans le cadre d’une initiative menée par le Smithsonian, ils et elles ont également eu l’occasion d’échanger directement avec des membres de l’institution, tels que Ngaire Blankenberg, le directeur du Smithsonian National Museum of African Art, et d’affiner leur compréhension des étapes suivantes. De plus, Andrew Tshabangu, l’emblématique photographe sud-africain et membre de la faculté d’AtWork, était également présent pendant l’expérience afin de préparer sa prochaine étape AtWork à Soweto.

Pour inviter le grand public à la discussion, nous avons organisé une conférence publique le 2 septembre à Constitution Hill où les participant.e.s ont eu l’occasion d’écouter une conversation perspicace entre le PDG de Moleskine Foundation, Adama Sanneh, et Simon Njami, modérée par l’écrivain et avocat Lwando Xhaso. Cette conversation a démontré que les outils intellectuels et émotionnels que les participant.e.s ont reçus au cours de l’atelier sont essentiels pour les aider à faire face à leur passé racial et à leur complexe réalité quotidienne. Ce moment a été une représentation solide de l’objectif d’AtWork : libérer et débloquer des parties de nos esprits par le débat, la critique et l’échange.

« Nous avons appris ici qu’un carnet de notes n’est pas un carnet de notes. Une table n’est pas une table. Une cellule n’est pas une cellule. Ce sont des objets, des outils avec lesquels nous pouvons construire et jouer, des lentilles pour regarder notre monde »

Rory Tsapayi, Kutlwano Monyai, Victoria Kgongoana, Nobuhle Mavundla, Tlhalefi Maditsi, et Masindi Ikhona Nafisa Mbolekwa, communication de la rédaction du catalogue Atwork.

 

L’exposition

L’exposition Les 24 créations d’AtWork Johannesburg ont été intégrées à un projet plus vaste intitulé « The Demonstration », un évènement de 10 jours présenté par le National Museum of African Art, sous la direction de Siwa Mgoboza.

Les expériences se sont concentrées sur le thème « Our Shared Future : Reckoning with Our Racial Past », ( Notre avenir commun : composer avec notre passé racial) dans le cadre de l’effort institutionnel du Smithsonian pour aborder explicitement le racisme systémique et l’inégalité raciale par le biais de l’art et de la créativité.

Faire partie de cette initiative plus large et de partager une partie de leur expérience avec leur famille et leurs amis proches a été une grande opportunité pour les participant.e.s. Les carnets sont exposés dans le Vieux Fort de Constitution Hill du 2 septembre jusqu’au 30 octobre.

Le catalogue, créé par les participants en 48 heures, présente leurs œuvres et les descriptions associées.

Liste des participants

  • Mpumelelo Buthelezi                       

    Danya Flowers

    Lungile Hlatshwayo

    Victoria Kgongoana

    Siphelele Mabaso

    Thlalefi Maditsi

    Gabriel Masenya

    Kamva Matuis

    Nobuhle Mavundla

    Mandy Mbekeni

    Masindi Ikhona Nafisa Mbolekwa

    Kutlwano Monyai

     

  • Tebogo Motshabi

    Siyabonga Mtshali

    Lungile Ngcobo

    Kwanele Godfrey Ngwenya

    Aidan Peters

    Tristin Roland

    Kagiso Shilabje

    Mamma Sibiya

    Mthabisi Sithole

    Rory Tsapayi

    Llewellyn van Wyk

    Uvile Ximba

Partenaires

  • Partenaires : Constitution Hill, Smithsonian National Museum of African Art.

    Avec le soutien de : Krone, Devil’s Peak, Nandos

    Coordinateurs du projet Constitution Hill : Londi Modiko, Lesole Tauatswala

    Coordinatrice de production : Refiloe Musandiwa

    Tournage photo et vidéo : Luca Dimoon, Sipho Nkosi

    Observatrice : Lwando Xaso

     

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