La vision de “I had a dream” expliquée par le co-créateur de AtWork, Simon Njami:

“Qu’est-ce qu’un rêve sinon qu’une fantaisie? Mais tout de même, ce serait absurde de réduire cette notion très ample à une définition si abrupte. Ici, le rêve doit être compris en tant que projet, comme un détonateur de changement. À l’aube de chaque révolution, il y a toujours un« rêve ». C’est ce que Martin Luther King Junior voulait dire quand il a fait le sien, de rêve, dans ce jour mémorable qui a fait que la grande marche de Washington le 28 août 1963 a été un moment vraiment spécial. C’est ce qui arrive aux gens dans le monde lorsque vient le moment de changer leurs vies. J’aime utiliser l’oxymore créé par l’écrivain guinéen Tierno Monenembo, un « rêve utile », comme le titre d’une de ses nouvelles. Le but d’AtWork n’est pas seulement de faire en sorte que des jeunes gens expriment leurs rêves, mais de tenter de leur fournir les bons outils pour qu’ils et qu’elles soient capables de les réaliser.

Ces outils se développent à partir d’une pensée critique qui est la seule qui puisse permettre de réfléchir avec distance à notre condition. Sans cette lucidité, pour reprendre les mots de Hegel lorsqu’il écrit : “nous ne connaissons pas ce que nous connaissons”, il est presque impossible d’émettre un diagnostic de nos besoins, de nos limites, de nos futurs. Se connaître soi-même, comme c’est écrit sur le frontispice du temple de Delphes, est le moyen le plus directe et le plus fort qui nous permette de nous projeter dans un futur. Cela nous donne l’énergie et la sagesse de remettre en question l’évidence qui nous est donnée comme si c’était une vérité indéniable. Ce programme formatif ne cherche pas à transformer les jeunes en quelque chose qu’ils ne sont peut-être pas, mais à construire des réflexions qui leur appartiendraient, et qui répondraient, d’une manière personnelle, aux questions qu’aucunes écoles ne posent.

Au lieu de leur dire ce qu’ils et qu’elles devraient faire, nous les invitons à exprimer ce qu’ils et ce qu’elles veulent. Il n’y a aucun dogme à part celui qui les pousse à trouver le pouvoir d’être au dedans de soi-même. C’est une école de la liberté et de l’engagement social, du fait que, aucun changement ne peut être atteint par une seule personne. Si Nelson Mandela, Mahatma Ghandi ou Martin Luther King, histoire de nommer quelques rêveurs, ont réussi dans leurs entreprises, c’est surtout parce qu’ils ont été capables de convaincre au-delà de leur ego. Il est temps de raconter à ces jeunes qui représentent notre futur qu’il n’y a rien de tel que le fatalisme. Nous sommes nés ce que nous sommes nés, mais nous devenons ce que nous faisons. En deux mots, ‘I Had a Dream” est un appel à l’action, ici et maintenant.”

Qu’est-ce que AtWork?

AtWork est un format éducatif, conçu par Moleskine Foundation et par Simon Njami, qui utilise le processus créatif afin de stimuler une pensée et un débat critiques parmi les participants. Cela veut aider à construire les outils émotionnels et intellectuels nécessaires au développement d’un sens identitaire tant personnel que collectif.

Comment ça marche cette année?

Chacun des 4 chapitres AtWork est un workshop de 4-5 jours basé sur le même thème “I had a dream” qui culmine dans une exposition de carnets artistiques créés par les participants. Chaque workshop peut contenir 25 participants et peut être mené par une ou un artiste ou intellectuel connu, tel que Simon Njami ou autres. La participation aux workshops est payante. L’argent recueilli grâce aux participations payantes sera utilisé pour couvrir celles des participants sans revenus suffisants, ce qui garantit un accès plus large à l’expérience d’AtWork.

Moleskine Foundation offrira quelques bourses pour chacun des chapitres qui couvriront les frais de participation. Le transport et l’hébergement sont à la charge du/de la candidat/e.

Pour quel chapitre puis-je candidater?

AtWork Rome (Italie) conduit par Simon Njami: 24-27 mai 2018. En partenariat avec la Galerie Nationale d’Art Modern et Contemporain. Les frais de participation sont de 300 € par personne.

AtWork Ndjamena (Tchad) conduit par Simon Njami: 2-6 juillet 2018. En partenariat avec Djamah Afrik et Musée national du Tchad. Les frais de participation sont de 150 € par personne.

AtWork Kampala (Ouganda) conduit par Elise Atangana et Simon Njami: 27-31 août 2018. En partenariat avec l’Université Makerere et Fondation Maisha. Les frais de participation sont de 150 € par personne.

AtWork Harare (Zimbabwe) conduit par Andrew Tshabangu, special guest Simon Njami: 20-24 novembre 2018. En partenariat avec la Galerie Nationale du Zimbabwe. Les frais de participation sont de 150 € par personne.

Les leaders des workshops:

Simon Njami
Andrew Tshabangu
Elise Atangana

Des questions